[ écritures automatiques ]
1-
sur la chaise du bout du monde
toute la nuit sa femme abandonnée a pleuré
il avait osé le soir hurler comme les fous ni l’or des chrisantèmes ni des je t’aime
ne peuvent racheter
Tu fais trop de bruit crétin
le monde a besoin de silen...
j’ai vu le bruit des sabots qui traînent le matin à dos d’homme
comme en plein jour dans les murs noirs des miroirs les étoiles La porte entrebaillée
ils tapaient sur les bidons avec des trompettes
sous la chaise au bout du monde
il n’y a rien
mon oeil laissé sur l’oreiller me regarde sans deviner
avec le coeur Ils parlent Ils frappent comme c’est bon Ils rient
de se croire aimés
le monde a besoin de monde pour exister Mais je n’entends plus ce qu’elle me dit
sa bouche recousue saigne les mots dans un vers
sans rime sans raison
nous diminuons l’un pour l’autre
avec nos bras dénoués de carnaval
on va se perdre - C’est écrit radote le fataliste Mais quand j’y pense
la chute sans fin doit un jour finir
2-
Pourquoi mes nuits sont-elles une vitrine sans
corps avec tout ce monde qui passe qui m’em-
brasse L’autre folle de psychologue m’a
dit qu’il me fallait plus d’admiration La
momie de Narcisse n’a plus d’o-
deur pourtant j’ai vomi Le bol des pytho-
nisses est à laver C’est une catas-
trophe comme il arrive sans cesse
Ce n'est presque rien
& je ris
& je ris
& je ris
la voisine se plaint
Maintenant dans son regard courroucé l’arc-en-ciel
trace des fleurs de curare dans ses courbes Elle
délaisse sa colère
devant ma porte
& froide & le feu
renonce Je peux
elle est venue toute nue
- hésitation Je n’ai pas vu
combien j’avais rougis - Qu’as-tu ?
- J’ai trop chaud Elle m’entoure de ses bras nous ir-
ons au cinéma & demain sera pour une fois un autre jour
[ entre l'art de la fugue & ligne de fuite Paroles il y aura
sons syntaxe & rythmes syncopes & torture du verbe
le verbe ne crie pas il crée ]