Omar Khayyam
LXXIX
Du vin ! Du vin, en torrent ! Qu’il bondisse dans mes veines ! Qu’il bouillonne dans ma tête ! Des coupes... Ne parle plus ! Tout n’est que mensonge. Des coupes... Vite ! J’ai déjà vieilli...
CXXI
Les étoiles laissent tomber leurs pétales d’or. Je me demande pourquoi mon jardin n’en est pas déjà tapissé. Comme le ciel répand ses fleurs sur la terre, je verse dans ma coupe noire du vin rose.
XCII
Conviction et doute, erreur et vérité, ne sont que des mots aussi vides qu’une bulle d’air. Irisée ou terne, cette bulle est l’image de ta vie.
CVI
Il te versera sa chaleur. Il te délivrera des neiges du passé et des brumes de l’avenir. Il t’inondera de lumière. Il brisera tes chaînes de prisonnier.
XCV
Je n’ai pas demandé de vivre. Je m’efforce d’accueillir sans étonnement et sans colère tout ce que la vie m’apporte. Je partirai sans avoir questionné personne sur mon étrange séjour sur cette terre.
LXXXIX
Aspirer ici-bas à la paix: folie. Croire au repos éternel: folie. Après ta mort, ton sommeil sera bref, et tu renaîtras, dans une touffe d’herbe qui sera piétinée ou dans une fleur que le soleil flétrira.
Traduit du Persan par Franz Toussaint
1924
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