1 août 2011

anti-platon

pour Hubert F.
pour le Panache




il voyait des poètes partout
mais ne rêvait jamais de paysage
ce ne sont pas les pages des livres
qui feuilleront des arbres


un poète chinois
sur la pierre écrite
déposa sa montagne noyée de brumes
brave gens qui ont mis au chaud pour des générations
les mots laissés sans vain
entre leurs mains




plus de magie
plus d'infini
que sont nos enfants ? ils ont
les trésors que nous n'aurons plus
le poète chinois
est bien mort, vous l'ai-je assez dit  ?


par chance
la chimère habite aussi
notre pauvre monde les idées
n'oseront là contre




la colère essaie parfois
rarement la peur
lâcheté jamais




Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c'est*
m'a dit Dom Juan
il confondait quelques violons
avec les grincements de la roue
le héros a pauvre oreille


& le masque sourit,
merci Monsieur*, j'ai bien peur du vide
moi
il a sa force le visage choisi
et sec comme du vieux bois




il chauffera l'hiver
laisse à la pierre le trop de mots
ou suspendus aux clochers
les drôles d'espoirs religieux


puis l'oeil se raidit
se donne témoin l'amour
il n'y a plus de preuve
seulement ce qui se peut
se peut encore



*Dom Juan, acte V
* merci Hubert

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