13 janv. 2011

Un pendule jamais ne cesse

pas-à-pas des couleurs
en ce lieu & déchiffre le temps
sans cadran
décolore




 LE PENDULE - Roman Signer


























































taire l'heure dit le temps


Trentemoult (F-44)  -  2010

2 commentaires:

  1. Annexe 1

    ROMAN SIGNER
    Artiste suisse
    Né en 1938 à Appenzell (Suisse). Vit à Saint-Gall (Suisse)

    L’ARTISTE

    Artiste inspiré, Roman Signer est réputé pour ses installations... mouvementées. Fils de
    musicien, il a suivi des cours à l'Ecole des Beaux-Arts de Zurich puis de Lucerne, mais aussi
    à l'académie des Arts de Varsovie, avant d'en dispenser à la Schule für Gestalt de Lucerne.
    Son premier emploi est celui de dessinateur-architecte, ce qui ne le satisfait guère, aussi
    lorsqu'il tombe gravement malade en 1966 il décide de reprendre en main son destin pour
    se consacrer à une carrière d'artiste.
    C’est un artiste très indépendant, dont l'originalité est reconnue. On le qualifie de sculpteur
    des quatre éléments, car il place ses œuvres en situation naturelle. Il s’est spécialisé dans
    les grandes installations. Sa conception de l'art est très singulière et c'est par le biais
    d'installations et de performances - qu'il se plaît à appeler 'événements' - qu'il exprime sa
    créativité.
    Plus précisément, il travaille des matériaux comme le feu ou la dynamite pour éprouver, ditil, la prise de risque et la capacité d'appréhension du danger, mais il préfère la plupart du
    temps livrer au spectateur le résultat de ses œuvres, le plus souvent sous forme de vidéos.
    A partir de 1973, Roman Signer expose principalement en Suisse et à travers l'Europe.
    Depuis quelques années, il est aussi très présent outre-Atlantique. Il a réalisé un certain
    nombre d’interventions permanentes ou non dans plusieurs bâtiments, comme le
    Wassertum de Saint-Gall - ville où il passe l'essentiel de son temps - ou le Pavillon suisse de
    la Biennale de Venise et a participé à l'Exposition universelle 2000 de Hanovre.
    Qu'on le considère comme un sculpteur ou comme un savant fou, Roman Signer est avant
    tout un artiste mondialement reconnu.

    RépondreSupprimer
  2. Annexe 2

    L’OEUVRE

    «Peut-être ai-je un concept différent de la sculpture. Il s'est graduellement développé au
    cours de mes interventions. Je me considère comme un sculpteur. Les problèmes sont
    toujours liés à l'espace, aux événements dans l'espace, aux processus temporels». RS
    Parce qu'il aime jouer avec le feu, qu'il fait exploser des tables et des valises ou qu'il tire au
    pistolet dans des barils d'eau et envoie des ballons à travers des vallées, Roman Signer
    arrive toujours à nous captiver. Par les mises en scènes qu'il crée, il réussit dès le début de
    chaque action à nous maintenir dans le suspense de leur déroulement. Des mèches
    brûlent, des liquides se répandent, ou des hélicoptères volent. Le spectacle commence.
    Pourtant Signer est là, tel un fonctionnaire: il met en place les éléments, exécute son
    action, et s'en va. En fait ses actions qui font du bruit et impressionnent ne se veulent pas
    spectaculaires. Au contraire, elles sont comme des évidences du dérisoire et de l'ironie.
    (…)
    L'oeuvre de Roman Signer, dans son choix précis d'objets imprégnés de son expérience
    personnelle, dans ses sculptures qui explosent les dimensions du temps et de l'espace,
    combine sa réflexion plastique en cours et sa vie effective subjective. Son oeuvre émerge à
    la frontière entre la sculpture contemporaine et le symbole existentiel. L'artiste les
    condense en métaphores relationnelles, pour former des emblèmes de l'existence
    embrouillée des êtres humains à la fin du vingtième siècle».
    Extraits de texte de Konrad Bitterli, conservateur du musée d'Art de St Gall
    «Evénements sculptés—Roman Signer » Parkett, no 45, 1995
    Depuis plus de trente ans, le travail de Roman Signer évolue en fonctions d’éléments
    récurrents, comme le kayak, le bidon, l’explosif, la fumée. Il commence par construire
    lui-même les objets en bois et en métal qu’il place en interaction avec les forces de la
    nature (effets du souffle, de la gravitation, du feu, etc.). Mais très vite, il travaille avec
    des objets : des ballons, des seaux, des aspirateurs, des moteurs, des bidons, des
    ventilateurs. Il considère ces éléments comme des outils, de la même manière qu’un
    sculpteur recourt à un ciseau.
    (…)
    Roman Signer est surtout connu pour son travail lié aux explosifs. Il est devenu l’ “explosif
    artiste”, l’homme qui met sa tête dans un tonneau de goudron et le fait exploser. Mais
    cette face “publique” ne reflète pas complètement son intérêt premier : la mise en œuvre
    d’un système où la transformation des éléments se révèle lors d’un processus temporel.
    Avant, pendant, après l’action, chaque étape est importante.
    (…)
    Les travaux de Roman Signer fonctionnent à l’inverse d’une bombe à retardement. La
    tension ne précède pas la détonation, elle lui succède. La fumée se dissipe, le spectacle
    semble fini… S’insinue alors, dans l’esprit du spectateur, un doute, une incertitude. Derrière
    la fumée, derrière l’image donnée paraissent se dessiner des zones instables où la notion
    de temps se dilate à l’infini, où le réel se réduit en termes de possibilités. Concrètement,
    derrière l’image, il n’y a rien, strictement rien. Et c’est dans ce rien que tout se joue, dans
    ce rien que Roman Signer laisse entrevoir des réponses qui ne sont qu’au bout de la
    langue.
    extraits de texte de Marc-Olivier Wahler

    RépondreSupprimer