ROMAN SIGNER Artiste suisse Né en 1938 à Appenzell (Suisse). Vit à Saint-Gall (Suisse)
L’ARTISTE
Artiste inspiré, Roman Signer est réputé pour ses installations... mouvementées. Fils de musicien, il a suivi des cours à l'Ecole des Beaux-Arts de Zurich puis de Lucerne, mais aussi à l'académie des Arts de Varsovie, avant d'en dispenser à la Schule für Gestalt de Lucerne. Son premier emploi est celui de dessinateur-architecte, ce qui ne le satisfait guère, aussi lorsqu'il tombe gravement malade en 1966 il décide de reprendre en main son destin pour se consacrer à une carrière d'artiste. C’est un artiste très indépendant, dont l'originalité est reconnue. On le qualifie de sculpteur des quatre éléments, car il place ses œuvres en situation naturelle. Il s’est spécialisé dans les grandes installations. Sa conception de l'art est très singulière et c'est par le biais d'installations et de performances - qu'il se plaît à appeler 'événements' - qu'il exprime sa créativité. Plus précisément, il travaille des matériaux comme le feu ou la dynamite pour éprouver, ditil, la prise de risque et la capacité d'appréhension du danger, mais il préfère la plupart du temps livrer au spectateur le résultat de ses œuvres, le plus souvent sous forme de vidéos. A partir de 1973, Roman Signer expose principalement en Suisse et à travers l'Europe. Depuis quelques années, il est aussi très présent outre-Atlantique. Il a réalisé un certain nombre d’interventions permanentes ou non dans plusieurs bâtiments, comme le Wassertum de Saint-Gall - ville où il passe l'essentiel de son temps - ou le Pavillon suisse de la Biennale de Venise et a participé à l'Exposition universelle 2000 de Hanovre. Qu'on le considère comme un sculpteur ou comme un savant fou, Roman Signer est avant tout un artiste mondialement reconnu.
«Peut-être ai-je un concept différent de la sculpture. Il s'est graduellement développé au cours de mes interventions. Je me considère comme un sculpteur. Les problèmes sont toujours liés à l'espace, aux événements dans l'espace, aux processus temporels». RS Parce qu'il aime jouer avec le feu, qu'il fait exploser des tables et des valises ou qu'il tire au pistolet dans des barils d'eau et envoie des ballons à travers des vallées, Roman Signer arrive toujours à nous captiver. Par les mises en scènes qu'il crée, il réussit dès le début de chaque action à nous maintenir dans le suspense de leur déroulement. Des mèches brûlent, des liquides se répandent, ou des hélicoptères volent. Le spectacle commence. Pourtant Signer est là, tel un fonctionnaire: il met en place les éléments, exécute son action, et s'en va. En fait ses actions qui font du bruit et impressionnent ne se veulent pas spectaculaires. Au contraire, elles sont comme des évidences du dérisoire et de l'ironie. (…) L'oeuvre de Roman Signer, dans son choix précis d'objets imprégnés de son expérience personnelle, dans ses sculptures qui explosent les dimensions du temps et de l'espace, combine sa réflexion plastique en cours et sa vie effective subjective. Son oeuvre émerge à la frontière entre la sculpture contemporaine et le symbole existentiel. L'artiste les condense en métaphores relationnelles, pour former des emblèmes de l'existence embrouillée des êtres humains à la fin du vingtième siècle». Extraits de texte de Konrad Bitterli, conservateur du musée d'Art de St Gall «Evénements sculptés—Roman Signer » Parkett, no 45, 1995 Depuis plus de trente ans, le travail de Roman Signer évolue en fonctions d’éléments récurrents, comme le kayak, le bidon, l’explosif, la fumée. Il commence par construire lui-même les objets en bois et en métal qu’il place en interaction avec les forces de la nature (effets du souffle, de la gravitation, du feu, etc.). Mais très vite, il travaille avec des objets : des ballons, des seaux, des aspirateurs, des moteurs, des bidons, des ventilateurs. Il considère ces éléments comme des outils, de la même manière qu’un sculpteur recourt à un ciseau. (…) Roman Signer est surtout connu pour son travail lié aux explosifs. Il est devenu l’ “explosif artiste”, l’homme qui met sa tête dans un tonneau de goudron et le fait exploser. Mais cette face “publique” ne reflète pas complètement son intérêt premier : la mise en œuvre d’un système où la transformation des éléments se révèle lors d’un processus temporel. Avant, pendant, après l’action, chaque étape est importante. (…) Les travaux de Roman Signer fonctionnent à l’inverse d’une bombe à retardement. La tension ne précède pas la détonation, elle lui succède. La fumée se dissipe, le spectacle semble fini… S’insinue alors, dans l’esprit du spectateur, un doute, une incertitude. Derrière la fumée, derrière l’image donnée paraissent se dessiner des zones instables où la notion de temps se dilate à l’infini, où le réel se réduit en termes de possibilités. Concrètement, derrière l’image, il n’y a rien, strictement rien. Et c’est dans ce rien que tout se joue, dans ce rien que Roman Signer laisse entrevoir des réponses qui ne sont qu’au bout de la langue. extraits de texte de Marc-Olivier Wahler
Annexe 1
RépondreSupprimerROMAN SIGNER
Artiste suisse
Né en 1938 à Appenzell (Suisse). Vit à Saint-Gall (Suisse)
L’ARTISTE
Artiste inspiré, Roman Signer est réputé pour ses installations... mouvementées. Fils de
musicien, il a suivi des cours à l'Ecole des Beaux-Arts de Zurich puis de Lucerne, mais aussi
à l'académie des Arts de Varsovie, avant d'en dispenser à la Schule für Gestalt de Lucerne.
Son premier emploi est celui de dessinateur-architecte, ce qui ne le satisfait guère, aussi
lorsqu'il tombe gravement malade en 1966 il décide de reprendre en main son destin pour
se consacrer à une carrière d'artiste.
C’est un artiste très indépendant, dont l'originalité est reconnue. On le qualifie de sculpteur
des quatre éléments, car il place ses œuvres en situation naturelle. Il s’est spécialisé dans
les grandes installations. Sa conception de l'art est très singulière et c'est par le biais
d'installations et de performances - qu'il se plaît à appeler 'événements' - qu'il exprime sa
créativité.
Plus précisément, il travaille des matériaux comme le feu ou la dynamite pour éprouver, ditil, la prise de risque et la capacité d'appréhension du danger, mais il préfère la plupart du
temps livrer au spectateur le résultat de ses œuvres, le plus souvent sous forme de vidéos.
A partir de 1973, Roman Signer expose principalement en Suisse et à travers l'Europe.
Depuis quelques années, il est aussi très présent outre-Atlantique. Il a réalisé un certain
nombre d’interventions permanentes ou non dans plusieurs bâtiments, comme le
Wassertum de Saint-Gall - ville où il passe l'essentiel de son temps - ou le Pavillon suisse de
la Biennale de Venise et a participé à l'Exposition universelle 2000 de Hanovre.
Qu'on le considère comme un sculpteur ou comme un savant fou, Roman Signer est avant
tout un artiste mondialement reconnu.
Annexe 2
RépondreSupprimerL’OEUVRE
«Peut-être ai-je un concept différent de la sculpture. Il s'est graduellement développé au
cours de mes interventions. Je me considère comme un sculpteur. Les problèmes sont
toujours liés à l'espace, aux événements dans l'espace, aux processus temporels». RS
Parce qu'il aime jouer avec le feu, qu'il fait exploser des tables et des valises ou qu'il tire au
pistolet dans des barils d'eau et envoie des ballons à travers des vallées, Roman Signer
arrive toujours à nous captiver. Par les mises en scènes qu'il crée, il réussit dès le début de
chaque action à nous maintenir dans le suspense de leur déroulement. Des mèches
brûlent, des liquides se répandent, ou des hélicoptères volent. Le spectacle commence.
Pourtant Signer est là, tel un fonctionnaire: il met en place les éléments, exécute son
action, et s'en va. En fait ses actions qui font du bruit et impressionnent ne se veulent pas
spectaculaires. Au contraire, elles sont comme des évidences du dérisoire et de l'ironie.
(…)
L'oeuvre de Roman Signer, dans son choix précis d'objets imprégnés de son expérience
personnelle, dans ses sculptures qui explosent les dimensions du temps et de l'espace,
combine sa réflexion plastique en cours et sa vie effective subjective. Son oeuvre émerge à
la frontière entre la sculpture contemporaine et le symbole existentiel. L'artiste les
condense en métaphores relationnelles, pour former des emblèmes de l'existence
embrouillée des êtres humains à la fin du vingtième siècle».
Extraits de texte de Konrad Bitterli, conservateur du musée d'Art de St Gall
«Evénements sculptés—Roman Signer » Parkett, no 45, 1995
Depuis plus de trente ans, le travail de Roman Signer évolue en fonctions d’éléments
récurrents, comme le kayak, le bidon, l’explosif, la fumée. Il commence par construire
lui-même les objets en bois et en métal qu’il place en interaction avec les forces de la
nature (effets du souffle, de la gravitation, du feu, etc.). Mais très vite, il travaille avec
des objets : des ballons, des seaux, des aspirateurs, des moteurs, des bidons, des
ventilateurs. Il considère ces éléments comme des outils, de la même manière qu’un
sculpteur recourt à un ciseau.
(…)
Roman Signer est surtout connu pour son travail lié aux explosifs. Il est devenu l’ “explosif
artiste”, l’homme qui met sa tête dans un tonneau de goudron et le fait exploser. Mais
cette face “publique” ne reflète pas complètement son intérêt premier : la mise en œuvre
d’un système où la transformation des éléments se révèle lors d’un processus temporel.
Avant, pendant, après l’action, chaque étape est importante.
(…)
Les travaux de Roman Signer fonctionnent à l’inverse d’une bombe à retardement. La
tension ne précède pas la détonation, elle lui succède. La fumée se dissipe, le spectacle
semble fini… S’insinue alors, dans l’esprit du spectateur, un doute, une incertitude. Derrière
la fumée, derrière l’image donnée paraissent se dessiner des zones instables où la notion
de temps se dilate à l’infini, où le réel se réduit en termes de possibilités. Concrètement,
derrière l’image, il n’y a rien, strictement rien. Et c’est dans ce rien que tout se joue, dans
ce rien que Roman Signer laisse entrevoir des réponses qui ne sont qu’au bout de la
langue.
extraits de texte de Marc-Olivier Wahler