( musique E. Grieg)
il a la tête dans le triangle du bras
il rêve d'une femme & de géométrie
endormi formerait une étoile à six branches avec l'autre coude
le temps fraîchit
condense
il respire encore d'or
l'étoile brille loin de toute allusion terrible
à la terre comme au ciel
je me suis arrêté
devant cette vitre avec l'insoutenable tentation d'y écrire avec
le doigt
par chance, je n'ai pas d'imagination j'ai laissé la buée raconter
son histoire, une histoire comme toutes les autres une histoire
qui vient puis qui cesse dure le temps d'y croire
une histoire sans histoire
il dort sur cette obscène géométrie
bien sûr que les hommes près du matin sont tous pareils mais il n'a pas trouvé
il ne dira rien l'autre main qui pend
ressemble la vie ressemble à ça pense-t-il des collines des vallées & des coins de meubles
chauds ou douloureux
au milieu de la route bientôt il va tomber
la main pèse plus que la tête & le reste
la fenêtre présente quelques fissures
mais pas plus que les murs
le temps a passé comme on dit sur un rythme ternaire
lalalalalaaaa sans avoir peur de sourire
letanzapasséééé la petite fille qui danse devait porter la même musique
elle oublie qu'elle ne danse pas je ne sais pas que je ne chante pas
je laisse les doigts doucement sur le bord arrondi du silence
glisser
c'était la même chose au-dessus de ma tête
des fils de soie qui retiennent absolument tout
le grenier est infesté de souvenirs
dans ma poche le livre où il raconte son enfance
je passe mon chemin
avant l'odeur du café son père était ci
sa soeur ça
il n'intéresse personne si je perdais l'esprit au mieux je ne deviendrai pas fou
comment trouver l'argent du loyer ce mois-ci ?
je n'irai pas lui demander d'où viennent les autres mensonges
nous sommes deux à les connaître un de trop à savoir sinon je partirai en laissant tout en l'état, la porte ouverte
un dernier coup d'oeil au fond de la chambre
le coeur dessiné au feutre coincé dans le mur défoncé
en papier c'est quand même plus solide qu'un vrai
toutefois les feuilles tombent en automne
& le vers
se ramassent à la pelle
selon Prévert
drôle de couleur pour la saison
je n'ai pas osé le réveiller il était déjà si tard
pour le récupérer & survivre & souffrir
l'horloge du bon dieu au septième coup signifiait le repos
le poète
le grand sculpteur
l'oubli se sont assis sur l'écume folle des chevaux
le froid est donc venu manger dans sa main qui ne sait plus trembler
le corps raidi
c'est autrement maintenant
il a cessé de demander il ne donnera plus
l'âme je ne sais pas mais les flammes qui vont au ciel
détortillent les cernes
font ressembler le coeur des arbres à des tranches de bouquins
il se peut que ces coups retentissants
dénoncent un malheur le bruit de la poudre & du canon sont impensables
alors peut-être un marteau qui
enfonce des clous dans la terre
Je vous remercie de m'avoir signalé vos photographies sur l'usine JOB. J'y suis allée et je vous ai laissé un commentaire. Je mettrai prochainement en ligne des photos du bêtiment en cours de réalisation, prises par Yutharie Gal-Ong qui a aussi réalise la couverture de "En quête de Job".
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