30 déc. 2011

les Simples



 c'est comme la récolte
des dernières fois

sur la brique de Garonne
l'ombre d'ici

les simples lumières
ont leur odeur

c'est comme engranger
du souvenir

avant l'ajout d'autres vécus
il manque des visages


par chance
les amis sont toujours là

après
il n'y aura personne dans tout ce monde

c'est graver
le temps qui passe d'un filigrane invisible

encore quelques jours
encore quelques nuits
encore parler
rire
encore boire & manger
finir par s'embrasser
encore que rien ne finisse

c'est l'ivresse
d'aller sur un fil sans pouvoir deviner

après
la boite à souvenirs laisse un peu de place à l'avenir

par chance
la poussière levée pique à peine les yeux



28 déc. 2011

Flammes & Co


QUATRIEME TABLEAU :
LE REPAS DE NOCES

[choeur]

Y a deux fleurs sur la branche,une rouge, une blanche. Aï, louli !
Et voilà que la rouge à la blanche a parlé,
la blanche sur la branche était tout à côté.
Qui c'est qui vient ? Théodore ? Le frisé ?
Et le seigneur Fétis c'est la fleur sur la branche,
& Fétis c'est la rouge, Nastasie c'est la blanche.
L'anneau, Théodore a trouvé d'or & d'un gros rubis tout orné.
Qui c'est qui vient si gai ? C'est monsieur Palagai.
Qu'est-ce qui lui est arrivé ? A monsieur Palagai ?
A perdu l'anneau doré, l'anneau d'un gros rubis tout orné.
Il n'est plus gai, le pauvre Palagai.
La rouge sur la branche s'est penchée vers la blanche,
la blanche vers la rouge s'est penchée sur la branche. You,you.
L'oie est arrivée, par la porte est entrée. Oï !
A tant battu des ailes. Qu'ell' se les est cassées,
les murs faisait trembler, & nous a réveillé, oï laï !
Les Noces
Stravinsky - texte d'après Ramuz


le feu brûle depuis maintenant quatre jours & quatre nuits
il est si bon d'avoir devant la maison un feu qui ne cesse


27 déc. 2011

Popo

Popo, il est un peu malade. C'est le Combi; la bête au bois dormant repose depuis plus d'un an & demi sous l’appentis attenant la maison. Joint de culasse, c'est pas le bout du monde, mais ce n'est pas rien. Il coulait ses jours inutiles bien tranquillement à l'abri, débranché, jusqu'à...


Petit retour en arrière, nous sommes fin décembre  2009, nous sommes allés en famille en Allemagne. Un bel hiver, beau au sens de vrai, guère plus de - 14° au plus chaud de la journée pendant une grosse semaine, si mes souvenirs sont exacts. Il avait été un peu grognon au départ de Toulouse déjà, refaire le niveau de refroidissement au premier péage, soit quelques 40 km du départ... Puis la route - non stop pendant les milles bornes s'est effectuées sans encombre. Quant au retour, ce fut une autre histoire, avec ce froid, avec de la neige... Ah ! oui, Alban dans les quatre ans, je me souviens, de nouveau arrêtés après une cinquantaine de km, cette fois-ci, la remise à) niveau ne suffit pas, alors je grimpe le train avant sur un talus, purge du refroidissement par le radiateur, enfin bref, une petite intervention de 30 / 45 minutes - Alban fait du vélo dans la neige, il est ravi - nous reprenons la route d'un trait jusqu'à Toulouse...


Un peu plus tôt encore, nous l'avons acquis, le Popo en Allemagne, en 2001, pour déménager vers la France, car cela était plus économique, largement, que de louer pour le faire... Nous l'avions chargé, sans considération de la norme, selon les bons conseils d'un très cher ami : " tu fermes le poing, & quand ça coince entre la roue & la carrosserie, tu arrêtes..." Ainsi dit, ainsi fait, le Popo, il avait baissé de presque 40 cm ! Le fond a bien touché une fois ou deux pendant la route, mais sans conséquence. En huit ans, le Popo, i:l a avalé quelques 80 000 km, je ne sais plus combien de déménagements, les miens & bien d'autres, tout ça dans la bonne humeur & sans souci 


Donc, Popo dormait depuis longtemps à côté de la maison.
Maintenant, nous devons prochainement effectuer le trajet inverse... & comme dix ans plus tôt, déménager outre Rhin n'est pas si simple (j'entends du point de vue de notre fortune personnelle bien modeste). Alors tiens, pourquoi pas convoquer le Popo ? Entre nous, je l'adore, c'est même le seul véhicule que j'aime vraiment conduire. Là, on n'avale pas la route, elle se déguste...
Alors, une batterie bien chargée plus tard, les niveaux, deux coups de préchauffage, il démarre au quart de tour.
D'ici quelques jours, nous sauront si nous nous séparons, ou si un joint de culasse refait, il prendra la route pour Hambourg. J'en rêve déjà... Il faudra liquider bien des choses ? Bah, l'essentiel est ailleurs, quelque part où nous ne sommes jamais allé, où nous n'irons jamais, mais vers lequel je tendrai encore & encore...

21 déc. 2011

*

ab 1. Februar 2012

la parenthèse


les jours s'arrêtent

temporairement les jours s'arrêtent
ils restent ouverts tous les jours & toutes les nuits
on y passe quand on veut
il n'y a pas de porte on entre on sort
il n'y a personne ? on peut dire bonjour quand même
écoutez votre voix qui s'éteint & tout redevient tranquille

les jours s'arrêtent




parce qu'ils vont s'écouler quelque part ailleurs
les jours
des jours ? il m'en reste 40 pour tout mettre en carton
rendre la maison en trouver une autre
tout sortir des cartons
& vous dire - Bonjour !
il y aura eu quelques nuits courtes, quelques doutes
quelques milliers de kilomètres
&




- Vous y croyez, vous, au Père Noël ?

un petit conseil, avant de vous quitter,
il n'y a pas besoin de croire aux choses pour qu'elles existent
(& inversement... )

à bientôt

20 déc. 2011

le déménagement

 [ Je me souviens d'une photo vue il y a si longtemps maintenant, une photo banale, une photo sans intérêt. Au centre il y avait un camion de déménagement, la scène avait dû être prise en Grèce, cette compagnie se nommait  Μεταφορoς .]



la rigidité des murs n'est qu'apparente
l'immobilité des statues semblablement

nous les hommes
savons dans l'ensemble
ne rien bouger
sinon baisser les yeux
pour ne pas sa-voir


les encres de couleurs
ont tracé plus évidemment
que nos rêves la cartographie
du monde & d'ailleurs

je suis un mur, je deviens la statue
je me lève & je m'en vais


16 déc. 2011

Kleine Nachtmusik



nous ne regardions pas la même chose

les yeux aux doigts attachés

l'ombre de la nuit ne dépassait pas la fenêtre

le pain grillé refroidi sur la table

je tourne une lumière, se peut-il que...

il m'a tout oublié pris dans les cordes 

dans peu de temps il fera jour, j'éteindrai la lampe.



14 déc. 2011

3 moments...


Ricoh KR 5 :: Kodak i.e. 200 - Toulouse (F-31) 2000





























- les jours allaient mollement
- il y avait bien un matin
- il y avait bientôt le soir
- les jours s'en allaient

quand on écoute attentivement le bruit de l'eau mille bruits se détachent chaque gouttelette de chaque instant a sa voix & le débit plus gros doit aussi murmurer je n'en sais rien

enfin les statues aussi en ont assez de durer elles se colorent elles rouillent elles faiblissent un peu de poussière ou de boue fait cercle à leurs pieds elles s'effondrent ou se couchent


- les jours allaient mollement
- il y avait bien un matin
- il y avait bientôt le soir
- les jours s'en allaient


le premier tremblement est de moi l'immobilité feinte du temps & quand je ne serai plus là... cherchez ailleurs ce que vous aviez cru pour toujours





























9 déc. 2011

antichambre


ZENIT 122 :: HP 5+
1998

Elles n'avaient pas deviné
qu'une chambre noire
était aussi indiscrète

CHINON CM3 :: HP 5+
1999

Et elles se sont endormies
sous vos yeux


perpetuum immobile


CHINON CM3 :: HP 5+
décembre 1998


le mouvement horloger est presque rien
il tourne sur lui-même

le cadre de ses aiguilles
est le plus souvent circulaire pour prévenir

toute griffure
son murmure régulier peut apaiser

ou agacer on fabrique aussi des système silencieux
qui font sursauter dès qu'on y regarde

la course contre la montre est perdue d'avance
le mouvement horloger y est pour beaucoup

8 déc. 2011

le voyage


ZENITH 122 :: Ilford HP 5+
1994, Nantes (F-44)

y aller quand même
il pleut après le froid il gèle

retrouvé une vieille carte
pleine de rêves & de tâches blanches

regarder l'heure
il faut ni perdre ni gagner de temps

pris une clef au crochet
pourquoi faire ? je ne rentrerai pas

demain il pleut il va faire froid
y aller quand même



Tourner les pages

on dit de certaines histoires qu'elles n'ont pas pris une ride
on dit de quelques vieillards qu'ils sont parcheminés



auto-P
Mai 1999, TOULOUSE (F-31)
EOS 33 :: HP 5+, i.e.800




j'ai cru longtemps qu'il n'y avait après le présent que du temps présent
j'ai cru longtemps qu'il n'y avait pas d'avenir, je ne suis pas si loin de la réalité

alors, quand j'ai commencé mon histoire je devais avoir dans les trois ans
alors l'herbe des champs était si haute & moi si petit

puis les jours, les mois, les ans sans traîner sans urgence passent
puis je regarde l'herbe différemment, je regarde les filles, je regarde mes insondables questions

un jour le poing se lève en guise de révolte, mais j'appris malgré moi que ce n'était que de l'anarchie
un jour ou l'autre je reprendrai le pas, mais si j'ai rangé le poing, je n'ai pas envie de l' allure

il y a le saut de l'ange qui mélange éclaboussures, amour & la mort
il y a plus simplement un pas dans l'inconnu - j'étais enfant, l'avenir déjà n'existait pas


7 déc. 2011

Alban D*



EOS 33 + HP 5+ i.e. 1600
février 2001 :: Toulouse (F-31)


2 ou 3 guitares dans l'appartement,
pénombre,
une bougie sur la table basse une ampoule dans un coin,
y voir un peu

nous y avons passé des heures à bavarder
à boire
il grattait les cordes toute la nuit, on chantait, musique à fond,
des cigarettes

un jour
nos vies
ont choisi
d'autres vies

d'autres lieux
des carnets
d'adresses
qui se perdent

on n'a plus
rien su de l'autre
j'ignore
encore

tous les jours
je me souviens
& mon fils s'appelle
Alban

Les Bonbons

paroles & musique Jacques Brel
1964

CHINON CM3
ILFORD HP5+
( Toulouse - F-31 :: 2001)


Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons

J'espère qu'on pourra se promener
Que madame votre mère ne dira rien
On ira voir passer les trains
A huit heures je vous ramènerai
Quel beau dimanche pour la saison
Je vous ai apporté des bonbons

Si vous saviez ce que je suis fier
De vous voir pendue à mon bras
Les gens me regardent de travers
Y en a même qui rient derrière moi
Le monde est plein de polissons
Je vous ai apporté des bonbons

Oh oui Germaine est moins bien que vous
Oh oui Germaine elle est moins belle
C'est vrai que Germaine a des cheveux roux
C'est vrai que Germaine elle est cruelle
Ça vous avez mille fois raison
Je vous ai apporté des bonbons

Et nous voilà sur la Grand' Place
Sur le kiosque on joue Mozart
Mais dites-moi que c'est par hasard
Qu'il y a là votre ami Léon
Si vous voulez que je cède ma place
J'avais apporté des bonbons

Mais bonjour mademoiselle Germaine

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables...

la joie



PRACTIKA LB2
Ilford HP 5




l'horizon n'est jamais plus loin que par beau temps
j'ai toujours choisi pour m'évader
des ciels gris, il suffit de tendre le bras pour s'égarer
là-bas quelque lueur ? là-bas quelqu'un ?
l'inaccessible quelque soit sa proximité est inaccessible


l'arbre de moi tient toutes ses racines à l'intérieur
la maison de moi est un abri sans toit ni fondation
la femme, l'enfant de moi s'attachent au vent parfois ils pleuvent
là-bas quelque peur ? ici le doute ?
c'est ainsi de savoir ces quelques hier & tout ignorer des lendemains

6 déc. 2011

photo-souvenir

Ricoh KR5
Ilford HP5
- 2011

la lumière s'arrête
brutalement
il fera toujours
dans cette fraction de seconde
la même lumière


les jours, les vies passent
aux instants les instants succèdent
créent certaine durée dans la mémoire
les choses passent
leur lumière s'arrête


moi
j'aurai tout oublié
je serai oublié moi-même
que quelques grains d'argent
glissés parmi les milliers de pages de ma bibliothèque
surgiront sous un oeil inconnu
chez quelque bouquiniste
...

du regard


après la pluie de printemps
le soleil est encore tout mouillé
aux branches des arbres
sans montures des millions de brillants
il n'y a pas d'or, il n'y a pas de diamants

après la pluie de printemps
la fenêtre radieuse écarte les nuages
le soleil pose délicatement l'ombre
des objets familiers sur le mobilier
la poussière comme l'herbe s'ébrouent

Ricoh KR 5
Ilford HP5 i.e. 320



5 déc. 2011

gris

à nos trois familles



je me souviens du vent
je me souviens du froid
je me souviens de la pluie

j'avais demandé la pose
une pose sans artifice
droite, rigide, au centre

je me souviens des amis hors-champ
je me souviens de la nuit d'avant
j'ai oublié combien de bières & de vin j'avais bu

sur ce film, très peu de photos réussies
le Lubitel permet de prendre sans réarmer
sur ce film nos trois familles empilées...

je me souviens de quelques idées de génie
je me souviens des enfants en liberté
je me souviens des parents en vacances

je voulais un horizon coupant l'image
avec le ciel à moitié & l'eau & la terre
pour faire le tout

je me souviens du vent
je me souviens du froid, de la pluie
Ah ! le bon temps !



LUBITEL 2



nos retrouvailles sont assez rares

il y aura dorénavant
à chaque fois
moitié le ciel, & le reste
& nous
sur la photo


























les soupirs

Ricoh KR5
HP5, i.e. 320
une clôture



au-dessus, le ciel,
avec de chaque côté la même chose
& dessous la terre



où aller ?


cette solitude



OLYMPUS TRIP 35
nég.couleur / traitement NB

était-ce le jour, la nuit
il faisait si sombre mais
j'y voyais encore

tout ce que j'aurais voulu
ne jamais connaître

je n'en suis pas déjà
comme lui couché
seul sur un matelas posé à même le sol

dans un autre coin un chien recroquevillé

si je suis dernier
si ma route prenait une autre voie

avec des si...


1 déc. 2011

"C'est long de mourir"

Jean-Pierre Chabrol

"passe prendre le temps"
Brownie Flash, nég.  papier exp. +/- 4 minutes

mercredi 22 juillet 1943
page 54 & sq, éd. Gallimard (1958)

n'avez-vous jamais plongé le visage
entre vos mains
instant de répit, la vie autour
continue

une grande feuille de métal
fragile & insensible
conserve le périssable

penché sur un mauvais livre
qui ne va guère plus loin que des souvenirs

la situation défie le réel


autoportrait à l'  Homme de trop
EOS 350d + 135 mm Pentax, f 1:3,5 

30 nov. 2011

adagio ma non troppo



Brownie Flash KodaK
négatif papier expiré
f/15, +/-5secondes
révélateur/fixateur

c'est peut-être mon père
au milieu des années 50

le témoin doit faire preuve d'effacement

c'est mon fils
ce matin

l'acte photographique n'est jamais objectif


29 nov. 2011

une gloire oubliée




Brownie Flash camera
KodaK
MADE IN FRANCE
1951 - 1961

f/15, +/- 1/50, bulb



ce matin encore,
il dormait dans le buffet
qui me sert de vitrine. Le pauvre,
qui m'avait été offert il y a une douzaine d' année
patientait
ni sage ni impatient
l'obturateur fonctionnait,... ou pas.

ce matin,
empoignant le tournevis qui traînait
(j' ai toujours quelques outils, choses
& "ça-pourrait-servir" à portée de main)
je me suis décidé à ouvrir l'appareil.
Mon idée était simple,
retire tout le mécanisme,
enlever l'objectif & en faire un sténopé,
plutôt une zone plate
d'ailleurs...

Malheureusement, l'intérieur,
bien qu'un peu poussiéreux
ne souffrait pas la moindre pique de rouille...
Allais-je commettre l'irréparable,
sachant que cette box sans qualité
en eût une quand même : être
l'un des appareils les plus utilisés
dans les familles, quand la photo
à peine commençait à devenir populaire.

Quelques chiffons, un peu d'huile après,
l'appareil retrouve dans le discret frein
de la commande d'obturateur
& le clac net & sans arrogance de celui-ci
un souffle que pour moins que ça
bien d'autres ont perdu à jamais.

Le premier pas dura
plus ou moins cinq secondes
un vrai pas sans secours
à main levé, chargé d'un bout de papier photo
expiré depuis 2002.
Ne faites pas attention aux poussières
qui salissent le cliché, mon scanner
demanderait les soins aseptisés d'un SAV
(acronyme en voie de disparition
depuis que rien ne se garde, tout se jette),
le flou ? restez quelques secondes immobiles,
vous saurez que c'est impossible...

simplement merveilleux






quelqu'un


Flânerie, le silence bruit



le ciel est descendu presque à terre aujourd'hui

la tête dans les nuages
m'offre de voir loin, loin
jusqu'où voir n'est rien

une corne de brume ? cette voix venue d'en bas...

quelle commune indifférence
nous fait aller d'un même pas,
- mon semblable, - mon frère !

nous avons même séjour & si peu de mémoire

qu'il soit question d'amour !
dans les yeux de l'aimé
l'aimée brille d'une autre lumière

quand la nuit est venue nos voix allaient de bouche en bouche

28 nov. 2011

vie & mort de François Villon



Vie & mort de François Villon








quelque part disparu




l'encre rouge des fleurs
n'a jamais ressemblé au sang

il était si bon de boire & d'aimer

tuer pour ne pas être mort
le rire coinçait dans la gorge

quand il faisait froid ou trop soif

encore quelques mots
écrits sur la table ou le sein d'une fille

combien d'enfants ne portent pas mon nom ?





ostinato - 3






j'ai repris de vivre
avec ivresses de tout

seul même en compagnie
j'oublie les rires les cris les larmes


je ne saurai jamais
si tu es morte de toi ou de moi

tu m'as laissé endormi
avec un peu de sang sur mon ventre
tu n'auras de nous
aucune histoire à cacher


le goût du poison
était sucré était acide

ciel de lumière
à ma peine

& encore un peu de terre
sur mes mains paix à ton âme

ostinato - 2





les pleurs d'une autre
passés d'elle à mes joues
sont-ils de toi ?

le petit lit est allé aux flammes
avec le creux de nos reins
dessiné dans la paille & le crin

la route s'en va en montant
quand je regarde en arrière
je regarde vers le bas

ostinato - 1





s'aiment en silence
ce que font les amants cachés

n'est pas un secret

je caresse les rêves
sous l'or & le velours
qu'elle porte
son corps nu

avant qu'un jour d'oubli

n'enlève méconnue l'ombre
qu'elle m'avait laissé


24 nov. 2011

méditation

cette fille s'appelle
Sarah




elle habite là-haut
au bout du couloir



tous les jours
elle regarde le ciel



ses cheveux sont déjà
couleur du sable
(un bruit de moteur allait vider le monde)