28 janv. 2011

Våren

( musique E. Grieg)


il a la tête dans le triangle du bras
il rêve d'une femme & de géométrie
endormi formerait une étoile à six branches avec l'autre coude
le temps fraîchit
condense
il respire encore d'or
l'étoile brille loin de toute allusion terrible
à la terre comme au ciel










je me suis arrêté

devant cette vitre avec l'insoutenable tentation d'y écrire avec

le doigt

par chance, je n'ai pas d'imagination j'ai laissé la buée raconter

son histoire, une histoire comme toutes les autres une histoire

qui vient puis qui cesse dure le temps d'y croire

une histoire sans histoire

il dort sur cette obscène géométrie

bien sûr que les hommes près du matin sont tous pareils mais il n'a pas trouvé











il ne dira rien l'autre main qui pend

ressemble la vie ressemble à ça pense-t-il des collines des vallées & des coins de meubles

chauds ou douloureux

au milieu de la route bientôt il va tomber

la main pèse plus que la tête & le reste











la fenêtre présente quelques fissures

mais pas plus que les murs

le temps a passé comme on dit sur un rythme ternaire

lalalalalaaaa sans avoir peur de sourire

letanzapasséééé la petite fille qui danse devait porter la même musique

elle oublie qu'elle ne danse pas je ne sais pas que je ne chante pas

je laisse les doigts doucement sur le bord arrondi du silence

glisser







c'était la même chose au-dessus de ma tête

des fils de soie qui retiennent absolument tout

le grenier est infesté de souvenirs

dans ma poche le livre où il raconte son enfance

je passe mon chemin

avant l'odeur du café son père était ci

sa soeur ça

il n'intéresse personne si je perdais l'esprit au mieux je ne deviendrai pas fou

comment trouver l'argent du loyer ce mois-ci ?

je n'irai pas lui demander d'où viennent les autres mensonges

nous sommes deux à les connaître un de trop à savoir sinon je partirai en laissant tout en l'état, la porte ouverte

un dernier coup d'oeil au fond de la chambre

le coeur dessiné au feutre coincé dans le mur défoncé

en papier c'est quand même plus solide qu'un vrai









toutefois les feuilles tombent en automne
& le vers
se ramassent à la pelle
selon Prévert
drôle de couleur pour la saison 
je n'ai pas osé le réveiller il était déjà si tard
pour le récupérer & survivre & souffrir
l'horloge du bon dieu au septième coup signifiait le repos
le poète
le grand sculpteur
l'oubli se sont assis sur l'écume folle des chevaux












le froid est donc venu manger dans sa main qui ne sait plus trembler
le corps raidi
c'est autrement maintenant
il a cessé de demander il ne donnera plus
l'âme je ne sais pas mais les flammes qui vont au ciel
détortillent les cernes
font ressembler le coeur des arbres à des tranches de bouquins












il se peut que ces coups retentissants
dénoncent un malheur le bruit de la poudre & du canon sont impensables
alors peut-être un marteau qui
enfonce des clous dans la terre








l'ordinaire























27 janv. 2011

plaques de verre

ai-je déjà reçu cadeau plus merveilleux ?
découvrez avec moi ce que l'on m'a donné ce matin,
cette boîte glissée dans une enveloppe...

(l'ordre est celui de l'empilement, à quand cela remonte-t-il ?)










un positif sur verre



























de quand date tout cela ? je n'en ai pas idée, sur le carton est écrit à l'encre rouge Tabac
il est évident que le photographe n'est pas affranchi de la peinture, était-il lui-même peintre d'abord ?

quelle qu'en soit la qualité, je vous avoue que ceci est un véritable trésor, une mine d'imagination aussi.


Merci
merci
merci
à Sophie B.

26 janv. 2011

atelier d'écritures #5


























explications, recommencer
Muret (F - 31)

atelier d'écritures #4


























Muret (F - 31)

atelier d'écritures #3




















censures
Muret (F - 31)

j'ai rendez-vous

retour sur inventaire

ce n'est pas la marchandise du moment qui me concerne vraiment je fais le compte

les pages vides

blanches ou lignées

les pages noircies

il y a longtemps que j'aurais dû y mettre le feu









je prends l'essence

garde le temps d'y penser pour une autre fois

quand ma misère crèvera la faim

c'est beau l'essence légère envahissante ivresse

colorée



le bilan n'est pas - je suis né sous le signe de la balance

ça veut dire quoi exactement

c'est juste équilibre ou la balançoire

sans doute j'ai la tête qui tourne non

mal

à la tête au coeur aux hiers aux lendemains

le jour maintenant force le rideau









il faut cesser de pleurer

je suis d'un temps où la dignité de l'homme

le lui interdit

sauf s'il est grand, très grand plus que mon père

plus que moi

le nez rouge ne fera rire personne je m'essuie avec beaucoup de bruit l'essence est tenace

autant qu'inutile

qui a déjà vidé le vide avec des cendres



fin de l'inventaire



le temps passe

immobile





















demande à la poussière

le titre d'un bouquin

litanique, ça se dit ? qui revient sans cesse & vous plonge

dans la mélancolie

la formule est magique pas les fées je sauve les apparences

ma vie est mon mystère











se consume

se vide

je tiens encore











l'essence est chère