31 juil. 2011

l'atelier (2)






gisent là nos mille & une nuits

de celles que l'ont n'a plus

celles jamais eues

mystère & j'entends l'automne

d'un vieux roux étendues

gisent là Ton jeune corps maladif,

Plein de taches le moisi

s'est nourri du reste

celles jamais eues





l'atelier (1)





c'est un lieu de plein vent
un nulle part
simple intérieur sans paroi

j'y suis
ne voyez-vous pas ? & Diogène
aboie on ne prend plus garde à l'excentrique

depuis peu
sans doute quelque psychologue m'a curé la cervelle
il n'y a plus de centre du monde

j'y suis
je passe
une révélation

la lumière ? ce n'est pas elle qui va
m'éclairer
besoin d'une matière qui m'emportera


30 juil. 2011

murmures 3




Toulouse (F-31), le 30 Juillet 2011
Le monde est à nous


Récit

(plus ou moins 17 heures
sur un quai de Toulouse, je photographie,
tourne autour du banc, je photographie, la jeune inconnue
passe à vélo)
Quand je repars, il y a ce type, je l'avais vu s'arrêter,
ce n'est pas rare quelqu'un qui vous demande ce que vous faites
t'as photographié quoi ? je lui montre l'écriture sur le banc
il a l'air d'un artiste avec son chevalet plié sous le bras
rasé à la biscotte de trois jours, il n'a peut-être pas 35 ans
Le monde est à nous, c'est politique je lui dis,
une conscience dans la ville ou sur terre
qui se crie s'écrit patati & patata il m'interrompt
Non c'est la vérité il reprend à marcher & me parle encore
c'est comme ça, le reste c'est de la connerie
Tu es bien péremptoire je crois
PD j'connais pas, pérem'toi non plus & ta grande gueule non plus
Comme tu voudras
Tu l'ouvres encore ta gueule ? il crie presque mon couteau, tu veux le voir ? il s'ouvre plus grand que ta gueule mon couteau, tu veux le voir ?
Non merci j'ai dit
Il a continué son chemin, se retourne encore une fois
Mais t'es complètement con d'me chercher la guerre

Je souriais,
lui semblait plutôt en colère



C'est une Garonne



pour Will






auteur, Claude Nougaro

bords de Garonne
à Toulouse (F-31)


29 juil. 2011

larmes à feu


on dit que les entrechoquer produirait une étincelle

un petit bout de feu
comme on rêve en hiver
quand le jour est la nuit
& la nuit longue de solitude

ma dernière cigarette rejoint le ciel les brumes
n'effacent jamais complètement
le paysage

on dit que les cris ne portent plus aussi loin 




je n'avais jusqu'alors
jamais compris ce qu'aimer peut dire
il a fallu
que mes yeux pleurent
& les pleurs
faisaient briller mes yeux

il ne faut pas croire ces on dit
mon pyromane dort au fond de l'eau


28 juil. 2011

im Welt Theater





est-ce donc cela ?

je posais nu me répétant
inlassablement
le corps est un objet
le corps est un objet
le corps est un objet
...

ainsi procède la peur
ainsi
d'une répétition insensée
j'oublie même d'avoir froid
ce corps défait de tous ses masques

me cache encore

je lui ai demandé
tu fais comment, toi elle ne sourit plus
mais non, nous n'aurons plus rideau
il faut le faire
faire comme si ? mais je la rassurai
bientôt pleure, vas-y, pleure
ils regardent, ils ne nous voient pas


la peur, oui, encore la peur
d'autres savent malgré la nuit, malgré les rideaux
les portes
malgré moi

27 juil. 2011

Theater der Welt



Il y aurait un lieu
souvent rectangle entre quelques murs
souvent avec rideaux & rampes de lumières
il y aurait un lieu mondain
hors du monde unissant au-delà de toute limite
cette scène à ce monde.

Le miracle est nécessaire.

Il est parfois.

Le temps & trop d'hommes ont seuls
raison de cet amour

Il est parfois.
Il n'est parfois pas.

L’abolition des murs laisse empilées les pierres
& passer tous les possibles.
De vérité, de mensonge on ne tient plus compte
quand la fable offre magnifique & tragique
un autre sens.

Estragon & Vladimir conversaient :

- C'est pour ne pas penser.
- Nous avons des excuses.
- C'est pour ne pas entendre.
- Nous avons nos raisons.
- Toutes les voix sont mortes.
- Ça fait un bruit d'ailes.
- De feuilles.
- De sable.
- De feuilles.
                                    Silence.

[En attendant Godot, acte II, Samuel Beckett]


Ce bruit du silence...




(premières réflexions sur le Théâtre du Monde
pour un projet photographique
sur la vie & l'oeuvre d'un peintre)


26 juil. 2011

L' ordinaire nuit



Ce n'est que la pluie
Murmure
Mon chat ronronne

A mi-nuit
L'heure battit longtemps
Son bruit ferraille

Une voiture
Ecarte
Et l'eau et l'ombre

Le silence
Revient si
Ce n'est la pluie



25 juil. 2011

ce qu'imaginer



Cela fera encore plus de travail... il contemplait ses mains de faire
calleuses, cloquées, douce en amour ? il ne lui a jamais demandé
ne s'est jamais posé la question
L'étiquette laisse rêveur pourquoi pas le contraire




Dénude les femmes vêtues il soupire, ne comprend pas
qu'on écrive un roman sur une miette de tissu
cachée, sourit, contre la peau. La première fois, ils s'étaient
déshabillés comme on court pour être à l'heure
ils ne pensaient qu'à ça, être Nus, on ne peut plus lire,
il faudrait le tatouer
sur l'épaule, sur le sein ? nus l'un sur l'autre C'est une bonne idée
un tatouage




L'amour viendrait après si le temps laissait faire. L'étoffe
accroche à ses doigts Ça lui plaira sûrement, elle a toujours aimé
les fleurs. Lui n'en offre jamais,
elles fanent.Il paie, s'en va sans dire au revoir.
Les corps aussi.


24 juil. 2011

héliotropisme & mimétisme



Ah ! Ah ! Ah!
est-ce la raison qui m'échappe
ou le bon-sens seulement
voire le sens commun

le gris
le froid
les hommes et leurs faire
le monde
si tristes

Ah ! Ah ! Ah !
la nature se moque
elle, moi,
qui se rit
(jaune)
?

le Dasein



nos lèvres si minces
lèvent de si grands mots
que tous les hommes n'y suffisent
à comprendre

la fenêtre est plus large
que le ciel
infinis le mur & le travail
du vent


des aveux



au nom de moi


d'un pas incertain
aller encore un peu


avant l'or vain de l'espérance
le sang de la chute



 endormi deviner
mes ombres


 demain recommencer
un jour cesser

23 juil. 2011

Grand galop de carnaval



Les bouches purgées des mots
laissaient lalala la les voix , Aux mains les caprices
des caresses au diable l’avarice Tout finissait
dans un grand lit aux balustres si douces et barbelées
qu’on partageait bien avant les soupirs du
coeur nos sangs




Des hommes nus habillés de femmes
qui n’osaient entre nos mains
que des rires et des sourires
Et nos larmes elles étaient bues
par les autres L’amertume rappelait
la bière la couleur le café




Un bel enfant nu au Bal des Pendus
sans descendre du ciel dansait
Ainsi m’apparut pour la première fois
le macabre des anges D’une flamme
je fis feu les rires en carton
ont mal masqué la détonnation




La soie blanche souillée de la nuit
tremblait encore Dans un cauchemar il faut
pour ne pas voir ouvrir les yeux
mais insensiblement l’ombre plus lourde
que le miracle enfonce dans le regard
un nouveau monstre qui nous ressemble exactement


22 juil. 2011

elle...





elle...

Mémoire a perdu son nom
non son ombre étendue à ses pieds
Ne me quitte pas
échappe à la chanson
je dis L'amour serait
lui dit sera j'ai moins foi que Lui
me laisseront en paix
le coeur & le corps jamais ?

rude & aride
chemin de sagesse


elle
allée ailleurs

en combien de mots
je répète
seulement
le désert chante
une rose de sables
faite d'urine imputrescible
à la main

elle...

21 juil. 2011

la portée de voix





De ses lèvres jouait aux lettres
quelle drôle d'histoire à quelques mètres
on n'entend rien je regarde ferme les yeux
j'écoute

Le silence
devient

Sa voix à peine sans doute mi-voix
solide & grave cela doit, je ne sais plus
a mis des mots murmures
qui ne sont pas miens & pourtant

le simple y penser
donne possible au poème


20 juil. 2011

silences & dire





comme la pluie s'appuie
à la vitre & gondole l'image
dans le bruit crissant du gravier l'oeil
sous les pas devine encore

avec l'index
on dit écraser une larme


comme la pluie la nuit
n'a pas fini le vent poussé par les nuages
laisse aux feuilles
longtemps d'écritures l'automne cesse

pour les branches & nos mains & nos rides
on dit prendre son temps


enfin la pluie s'ennuie
de pleuvoir une odeur fraîche
d'horizon ou d'enfance
remonte du sommeil

bientôt un autre jour
on se dit au revoir



13 juil. 2011

Dies Irae




Dies irae :

Dies irae, dies illa
Solvet saeclum in favilla,
Teste David cum Sibylla.
Quantus tremor est futurus
Quando judex est venturus
Cuncta stricte discussurus...

                                            Mozart, Requiem




12 juillet 2011, 20 h  54
Muret (F-31)


1 juil. 2011

murmures 2

"L'homme est par nature un animal politique" nous enseigne Aristote.
Sans doute est-ce pour cela, comme tous les animaux, qu'il craint les hommes (politiques)


Muret (F-31), le 29 juin 2011
E  U  non potable